Futur antérieur

Quand l’imagination fait préexister le futur

La Citroën SM représente l'apogée du double Chevron, expression ultime

d’un romantisme poussant la doctrine technologique de la marque

jusqu'à la perfection.

La SM constitue la seule incursion dans le domaine trés convoité du grand tourisme 

en même temps qu'une vitrine du savoir-faire automobile.

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En 1957, dans « Mythologies », Roland Barthes écrit à propos de

la Citroën DS :  " La nouvelle Citroën tombe manifestement du ciel

dans la mesure où elle se présente d’abord comme un objet superlatif.

La « Déesse » a tous les caractères (…) d’un de ces objets descendus d’un autre univers,

qui ont alimenté la néomanie (…) de notre science-fiction :

la Déesse est d’abord un nouveau Nautilus".

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Qu'aurait écrit Barthes, quinze ans plus tard à propos de la SM ?

L'aurait-il simplement comparée au Concorde ? 

Ou l'aurait-il propulsée au rang d'objet spatial, précurseur des futures navettes

qui allaient conquérir l'espace à l'aube des années 80 ?

La Citroën SM dérive-t-elle de la DS dans une lignée évolutive, au même titre

que l'ensemble des espèces animales et végétales dérivent les unes des autres

au cours de l'évolution ?

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En partie certainement, car elle emprunte à la DS son bagage technologique qu’elle sublime par plusieurs innovations. Mais pas seulement, car si la DS représente le « monde d’avant »,

la SM est le modèle du « monde d’après »,

sans être une projection futuriste de l’automobile.

Cinquante-trois ans plus tard, aucune voiture ne peut se réclamer

des gènes de la SM. Mais en 1970, elle est déjà l’incarnation de l’avenir

en interprétant avec brio les valeurs de la société des « Trente Glorieuses » :

la confiance dans la technologie,

la quête de la vitesse en toute sécurité,

le confort  et le luxe à la française.

Elle est la traduction sublimée de l’optimisme de la société d’alors

et de sa confiance sans faille dans l’avenir.