Route ouverte
Open road
Sens(ations)
Plein la vue
Pour entrer dans l’univers de la SM, avant même d’ouvrir la portière, il faut prendre le temps de l’observer à l’arrêt, tapie au sol comme une panthère au repos - nous ne lui ferons pas l’affront de la comparer à une lionne
ou à un jaguar ! -.
La fluidité des lignes qui s’effacent subtilement vers
la poupe moins large que l’avant, concourt à son profil
en aile d’avion. On a l’impression que la SM file déjà
sur la route.
Vision panoramique
Les montants avant très fins - qui seraient irrecevables aujourd’hui auprès de l’Euro NCAP -, autorisent
une vue panoramique favorisée par la grande surface vitrée du pare-brise et des vitres latérales (4 m² sur la SM
pour l’ensemble du vitrage). Alliée au volume généreux de l’habitacle à l’avant, la sensation d’espace est réelle - montez dans une Jaguar XK8 et vous comprendrez ! -, d’autant que la garde au toit est généreuse, même pour
un grand conducteur. Même avec un siège en position haute, on ne distingue pas le bord du capot à droite,
mais on s’habitue assez vite au gabarit de la voiture.
Toucher et fragrances
On se plait à effleurer les poignées ergonomiques, le cuir pleine peau à côtes cachées des sièges, ou le satiné
de l’aluminium de la console. Un parfait sans faute, si le volant avait été gainé de cuir et si les « commodos »,
empruntés à la DS, avaient été redessinés.
Le réglage des sièges est multiple, les commandes, tringles et ressorts fonctionnant encore correctement
sur SB6333. Les commandes principales tombent bien sous la main et se révèlent assez fonctionnelles, même
si elles sont inversées par rapport au standard d’aujourd’hui.
Le volant réglable en hauteur et en longueur, une première en 1970, permet un positionnement tout à fait correct.
La SM distille une fragrance caractéristique mêlant huile, essence, LHM et cuir que j’ai retrouvée dans toutes les SM essayées.
Une révolution à roulettes
Piloter une SM aujourd’hui requiert au préalable une gymnastique mentale,
celle de se reporter plus cinquante ans en arrière et de se rappeler quel type de voitures l’on conduisait et dans quelles conditions.
Personnellement je roulais à cette époque en R6 TL - c’est dire ! - et j’empruntai épisodiquement la DSuper5 de mon Père. Autant dire que la SM devait représenter
pour les heureux possesseurs, au-delà du saut technologique sans précédent,
une expérience de conduite avant-gardiste sans comparaison avec les modèles
qui circulaient alors.
Il est donc intéressant de rappeler comment étaient perçus les qualités et les défauts
de la SM en 1970, en lisant le banc d’essai d’André Costa dans
l’Auto-journal n° 24 de décembre 1970, essai intitulé : « Une révolution à roulettes ».
Contact !
Contact, ronronnement de la pompe à essence jusqu’à remplir les carburateurs, et démarrage : la belle se réveille avec quelques claquements de mise en pression et s’ébroue jusqu’à atteindre son assiette normale,
en relevant d’abord l’arrière, puis l’avant.
Oui, la SM est d’abord une voiture bien vivante !
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Le croisement d’un pur-sang
et d'un matelas pneumatique
Que l’on me pardonne cette expression triviale, mais la SM combine merveilleusement une tenue de route à faire pâlir un TGV et un confort de salon de luxe. Je n’ai pas conduit de C6 ou de DS7
à suspension pilotée par caméra, mais la SM met la barre très haut en matière de confort,
aidée en cela par la conception ergonomique des sièges articulés au milieu du dossier.
Les dos d’âne sont passés à des vitesses à laquelle les grosses berlines allemandes
y laisseraient leur dessous.